Il nous arrive fréquemment que nos clients nous disent vouloir faire de « l'escrime médiévale », sans forcément avoir conscience que cette expression générique n'est aujourd'hui pas assez précise pour définir une pratique, tant il existe de variantes propres à ce que l'on pourrait justement définir comme « escrime médiévale ».
Nous avons donc décidé de vous parler un peu des différentes possibilités qui existent, ce qu'elles impliquent, et le type d'armement nécessaire.
Considérée comme le type d'escrime la plus « légère » parce que les enchaînements & mouvements sont orchestrés d'avance et appris par cœur. C'est ce type d'escrime que vous pourrez voir dans le cinéma notamment ; le but n'est pas forcément d'être réaliste, mais de prôner de beaux mouvements, parfois impossibles dans un vrai combat.
Ce type d'escrime implique une bonne faculté d'apprentissage, de rigueur sur les répétitions, et de bien maîtriser ses coups étant donné que, la plupart du temps, cela se pratique avec peu voir pas de protections ; toute erreur peut donc avoir des conséquences dramatiques. Par ailleurs, contrairement à d'autres types d'escrime médiévale, l'estoc n'est pas forcément interdit (puisqu'il n'a pas vocation à toucher)
L'un des challenges sur ce type d'escrime est de parvenir à produire des enchaînements fluides et crédibles où les coups sont réellement portés en direction de l'adversaire (et pas au dessus ou « à côté ») et que les enchaînements ne paraissent pas télescopés. Ce n'est donc pas forcément une pratique simple en soi pour peu que l'on souhaite atteindre un certain niveau d'excellence.
En général, on préfère pour ce type d'escrime des armes légères, faciles à maîtriser. Les épées ont le plus souvent des lames plus fines en largeur avec un point d'équilibre plus proche de la garde pour gagner en maîtrise et réduire l'impact.
Il existe des clubs pour pratiquer, et beaucoup de troupes de spectacles axent leurs prestations autour de cette approche-ci de l'escrime.
Il existe une idée reçue qui prétend que l'escrime chorégraphiée est la moins violente pour les lames, or, cette idée est fausse et cela peut même être l'inverse. En effet, là où d'autres escrimes vont faire peu de tranchant-contre-tranchant en raison d'un enchaînement de parades/ripostes limité, l'escrime chorégraphiée va produire des combats bien plus longs où l'entrechoquement répété des lames a pour but d'impressionner, ce qui entraîne le plus souvent une altération bien supérieure des lames par rapport à d'autres pratiques que l'on pourrait penser plus violentes pour l'armement (comme le béhourd). Cela est cependant surtout valable en escrime artistique médiévale, et moins pour l'escrime artistique grand siècle (qui est plus couramment pratiquée) ; notons d'ailleurs que pour l'escrime grand siècle, les lames de rapières à sections triangulaire auront souvent plus de succès en raison de leur légèreté et de leur pointe mouchetée (veillez cependant si vous voulez pratiquer, à vérifier d'abord auprès du club où vous irez ce qu'ils utilisent)
A noter qu'il existe un championnat national et international d'escrime artistique, c'est donc bien une discipline sportive à part entière.
Dans notre catalogue :
Pour cette pratique, nous avons un large choix de possibilités à notre catalogue. Les chantelames seront parmi les meilleures du fait de leur sonorité bien particulière, mais nous déconseillons l'option extralight qui est plus adaptée à du travail technique qu'à du tranchant-contre-tranchant vigoureusement répété (notez qu'en fonction de vos méthodes, il peut toujours y avoir exception, mais rappelez-vous dans ce cas qu'elles ne sont pas garanties). Sur nos armes, nous vous conseillons de nous demander des largeurs de lame fine, point d'équilibre au plus proche de la garde, mais suffisamment d'épaisseur de lame pour éviter le tranchant « couteau à pain ».
L'arme ayant généralement le plus de succès sur cette pratique est l'épée batarde, polyvalente et plus légère que nos modèles à deux mains.
Nous la proposons en version classique et en version chantelame.
Et nous proposons pour les pratiquants & pratiquantes grand-siècle des rapières avec option lame sportive.
La démarche des AMHE consiste à étudier les techniques d'époque telles que retranscrites dans des traités de combat écrits par différents grand maîtres d'armes de l'époque, on est donc sur de l'archéologie expérimentale du geste. Ainsi, chaque approche de combat se base sur des sources et cherche à comprendre au mieux les méthodes de l'époque en ayant un cadre défini et rigoureux.
Une part d'extrapolation peut parfois avoir cours, notamment sur des périodes manquant d'éléments sur lesquels s'appuyer, mais dans ce cas, l'extrapolation tâchera de s'appuyer sur de la documentation annexe (représentations, écrits éventuels), ou via l'expérimentation afin de comprendre et d'analyser ce qui pouvait être le plus cohérent pour l'époque, en respectant les dimensions & poids de l'armement retrouvé pour rester cohérent.
Ce type de pratique permet en général l'estoc (coup avec la pointe), en utilisant des armes sécurisées pour cet usage (mouchetées et souple pour que la lame plie à l'impact). On utilise aussi bien de l'acier que du nylon ou du bois pour les simulateurs, et il est fréquent d'utiliser des protections modernes plastique et des masques d'escrime (le but étant de reproduire des techniques destinées à tuer, les coups dans les parties faibles sont donc autorisés et nécessitent de s'en prémunir). L'usage de protections modernes plutôt que médiévale s'explique par ailleurs sur le fait que certaines techniques s'appliquent à un usage civil (sans armure), et qu'il faut donc pouvoir adopter un équipement défensif le plus léger possible. Il existe bien évidemment des pratiques d'AMHE autour du combat en armure.
Les AMHE impliquent, outre les confrontations entre adversaires, d'étudier le geste de coupe, et peut donc impliquer des armes tranchantes qui seront utilisées sur des cibles inertes (bouteilles pleines, etc...)
Si les armes médiévales pour un usage de combat incluent en général une pointe ronde et une certaine souplesse sur les lames, cela ne les rend pour autant pas optimales pour la pratique des AMHE si les techniques employées impliquent de l'estoc, dans ce cas, il faudra opter pour des armes spécifiquement conçues pour ça avec un niveau de souplesse élevé pour que l'adversaire ne reçoive pas un estoc « raide ». En dehors des épées, cette pratique peut impliquer des armes d'hast, bâton, faux, dague, etc...
Notez que selon les clubs, tous n'ont pas forcément une approche sportive des AMHE avec du duel libre et des impacts réels, il peut donc exister des variations en terme de démarche. Ces dix dernières années, les tournois d'AMHE se sont de plus en plus développés, impliquant de ce fait un essor de l'approche sportive.
De la même manière, ces variations peuvent impliquer également le matériel employé, veillez donc à vous renseigner préalablement auprès du club qui vous intéresse avant tout achat qui pourrait ne pas convenir.
Il existe une fédération pour les AMHE depuis 2010 (la FFAMHE) ainsi que de multiples associations et clubs qui y sont rattachés.
Dans notre catalogue :
Nous avons principalement deux armes destinées à la pratique des AMHE avec la possibilité d'estoquer : Notre épée à une main Notre épée à deux mains
Mais nos armes plus classiques sont également adaptées dès lors que vous n'avez pas vocation à pratiquer l'estoc avec, en favorisant cependant des armes relativement légères avec un point d'équilibre proche de la garde pour une meilleure maîtrise.
Sur notre gamme chantelame, l'option extralight peut être tout à fait adaptée sur un travail de taille.
Considéré comme l'une des branches les plus violentes de l'escrime médiévale, le béhourd est une pratique exclusivement sportive dont le but est de réadapter les pratiques de duel et combat de groupe de l'époque sous un jour moderne (notamment en terme de sécurité), en utilisant du matériel sourcé. Le matériel employé n'est pas forcément basé sur de l'équipement spécifique de tournoi de l'époque, mais sur le matériel de guerre, il y a donc aussi dans certains cas (notamment sur les combat de masse) une volonté d'évoquer les batailles de l'époque.
Il existe différentes approches regroupées autour de la pratique du béhourd, la plus célèbre étant les combats en équipe (pouvant aller du 5 vs 5 jusqu'au 150 vs 150), mais l'on peut retrouver également des pratiques de duel avec différents types de règlement (les 1 vs 1 par type d'armes, et le « profight »). Il existe deux corpus de règlements définis selon des fédérations internationales (IMCF pour International Medieval Combat Championship, et HMB pour Historical Medieval Battle) ayant chacun leur championnat mondial, et un règlement à part pour le Profight (par la WMFC – World Medieval Fighting Championship). Ces règlements stricts définissent le type de matériel utilisable, et les techniques autorisées et interdites. Des évolutions peuvent cependant se produire chaque année. Il existe une fédération française (Fédération Française de Béhourd) qui regroupe toutes les associations & clubs dont vous pouvez vous rapprocher afin de pouvoir participer aux tournois (le rattachement à une de ces associations étant obligatoire pour pouvoir participer)
Pour résumer, les combats en équipes impliquent de mettre les adversaires à terre par un panel de techniques assez vaste (percussion, mise au sol, douleur, mis K.O... l'estoc est formellement proscrit) avec un panel d'arme tout aussi vaste (épées, fauchons, haches, à une et deux mains, armes d'hast, masses...), et les coups sont donnés à pleine puissance sans retenue (dans la limite des zones de visée autorisées).
Les combats en duels sont en général jugés selon un nombre de coups efficaces donnés sur une période de temps définie.
Cette pratique nécessite un fort investissement en terme de temps (pour les entraînement & les tournois), d'argent (pour l'équipement, et les déplacement sur les différents tournois nationaux & internationaux) et d'énergie (car elle implique une condition physique entretenue), et implique de renouveler son équipement défensif occasionnellement.
On privilégie généralement des armes d'impact pour les combats en équipe, ce qui fait que les épées sont peu présentes car ne représentant pas un pouvoir d'impact suffisant, on préférera des fauchons en équivalence (viennent ensuite les haches, masses, armes d'hast...). Ces armes doivent respecter des fourchettes de dimensions et poids définis par le règlement (de la même manière que l'équipement défensif est soumis à des normes spécifiques).
Aujourd'hui, de par la visibilité acquise par le biais des médias, les amalgames sont monnaie courante et le béhourd devient la façon dont beaucoup nomment le combat médiéval au sens large, en réalité, cette discipline n'existe qu'au travers des tournois officiels et des règlements associés aux fédérations reconnues.
Dans notre catalogue :
Les armes de combat en équipe nécessitant un fort impact, nous avons décidé de vous proposer deux modèles de fauchon dans cette optique. Fauchon de béhourd - modèle n°1 Fauchon de béhourd - modèle n°2
Nos haches de combat sont également valables, mais n'hésitez pas à nous préciser la nature de votre pratique pour que l'on s'assure que les angles & pointes respectent les arrondis du règlement.
Même conseil si vous souhaitez vous orienter sur nos épées pour la pratique du 1 contre 1, pour lequel vous vous proposons : Une épée à une main classique Une épée à deux mains aux dimensions optimales pour cette pratique
Si vous souhaitez des épées classiques pour un usage en équipe ou en profight, n'hésitez pas à nous le préciser, nous privilégierons dans ce cas un point d'équilibre plus éloigné de la garde pour garantir un meilleur impact.
Développé depuis quelques années dans une lignée semblable au béhourd avec pour but d'offrir un plus large panel de périodes possible pour du combat « rude » (du VIIème au XVème) dans un cadre codifié et réglementé, le combat Clash (Combat League Armored Scored Historical) offre un panel de confrontations allant du duel, du duel par équipe, de la fosse au lion (Un genre de « chacun pour soi »), au régicide (combat en équipe avec pour but de « prendre le roi » en le faisant chuter).
Les règlements s'apparentent fortement à ceux que l'on peut retrouver en béhourd (en étant toutefois plus restrictif sur le niveau de violence possible, notamment sur les zones de frappe autorisées), avec une dimension plus ludique sans pour autant retirer à la pratique une approche purement sportive.
Le combat Clash est directement rattaché à la fédération française médiévale.
Dans notre catalogue :
Moins orienté sur le pouvoir d'impact que ne peut l'être le béhourd, le combat Clash pourra privilégier des armes d'impact mais s'orientera potentiellement plus sur des armes classiques que sur des modèles semblables à nos fauchons de béhourd. Un équilibrage éloigné de la garde reste à privilégier, et nous vous encourageons à nous préciser votre pratique lors d'une commande afin que nous nous assurions que les arrondis de nos armes correspondent au règlement.
Vous pouvez opter pour nos fauchons plus classiques pour un plus juste compromis :
En gamme normaleEn chantelame
Notez que sur nos haches, certaines dépassent le point maximum autorisé (cela peut éventuellement s'ajuster en raccourcissant le manche cependant)
Ce type d'escrime est plus une méthode pour organiser des duels, le plus souvent en tournoi. Tendant à disparaître peu à peu, notamment avec le développement du béhourd en France, cette pratique consiste à opposer deux combattants armurés ; le premier qui marque un coup remporte le point, et l'engagement est rompu, les combattants se replacent, avant qu'un nouveau round soit lancé.
Il n'y a pas de règlement formel pour cette pratique, chaque organisateur ou association l'orchestre selon son bon vouloir, et il n'y a pas non plus de club ou de fédération impliqué dans le développement de ce format bien qu'il ait eu cours dans de nombreux tournois au sein de festivals médiévaux ou bien de reconstitutions (le plus souvent entre le XIIIème et XVème siècle)
Il est tout à fait possible que dans certains cas cela oppose des duellistes avec des armes différentes (épée & bouclier vs épée longue). Il est en général de rigueur de ne pas frapper à pleine puissance, l'approche se veut « courtoise » et le manque de règlement & de contrôle du matériel implique parfois des équipement défensifs légers.
Dans notre catalogue :
Sur ce type de tournoi, la vitesse et la maîtrise sont à privilégier. Un point d'équilibre trop près de la garde vous fera perdre en impact et la puissance de votre coup ne dépendra que de vous, mais vous perdrez également en pouvoir de parade. Avoir trop d'impact n'est pas nécessaire non plus et peut vous faire perdre en rapidité, par conséquent, nous conseillons des points d'équilibre moyen situés entre 5 et 8 cm.
Nos épées classiques une main seront idéales avec bouclier.
De même que leur version chantelame pour laquelle l'option extralight peut être un plus.
Les versions longues sur les une main peuvent être à votre avantage étant donné que l'allonge est souvent privilégiée sur la soudaineté de l'échange.
Et nos modèles d'épées longues classiques
Et la version chantelame
Même si l'on ne parle pas forcément d'une pratique d'escrime à proprement dit, les mêlées de reconstitution entrent dans le paysage de l'escrime médiévale malgré tout.
Il n'y a cependant pas de règle absolue car le règlement s'il y en a véritablement un, est au bon vouloir des organisateurs. S'il est généralement admis que ces mêlées sont plutôt « légères » les accidents y sont pourtant parfois plus courant qu'ailleurs en raison justement d'un manque de règlement, ou parce que l'attrait du « combat léger » peut parfois rendre les combattants plus négligeants sur leur sécurité (combat avec visière levée, manque de protections...), il est donc important en cas de doute de se rapprocher des organisateurs afin de s'assurer de la façon dont la mêlée sera gérée.
Il existe cependant certaines codifications impliquant des règles plus ou moins tacites dans certaines mêlées, notamment dans la reconstitution viking avec le combat Eastern et Western.
Le combat Eastern (appelé ainsi car inspiré des méthodes de mêlées appliquées dans les pays de l'Est) se veut plus violent, et accepte les touches du haut des cuisses, abdomen et bras (« short/tee shirt »), ainsi que les coups verticaux à la tête. Les estocs à la lance sont autorisés selon certaines conditions. La version Western (donc davantage pratiquée en Europe de l'Ouest) exclue les coups à la tête.
Depuis quelques années, le combat Eastern a vu naître une évolution sportive dans le cadre de la Hreda league (qui est une branche de la Fédération française médiévale dédiée au combat du VIIème au XIIIème siècle) avec le « H&K » (Hit & Kill), cette branche comporte un classement et organise des tournois en dehors du cadre des reconstitutions.
La variante « full target » qui est parfois évoquée dans les mêlées viking est l'équivalent de ce qui se pratique la plupart du temps sur les mêlées pour des périodes plus tardives (et qui autorise à peu près toutes les zones en excluant les pieds et l'entrejambe en général).
De manière générale, les mêlées de reconstitution impliquent soit de tomber au premier coup, soit un système de point de vie basé sur le fair-play et inspiré des règlements du GN (jeu de rôle grandeur nature). Il se peut aussi que cela soit purement scénarisé et que les combats, bien qu'improvisés n'aient qu'un but « démonstratif » et ludique où les combattants peuvent être amenés à tomber/fuir à des moments prédéfinis.
Dans notre catalogue :
C'est au cas par cas, il nous faudra nous parler de votre démarche si vous n'êtes pas sûr de vous, et nous saurons à ce moment là vous conseiller sur l'arme la plus optimisée selon votre période et vos méthodes de combat.
Il existe tout un tas d'approches qui ne sont pas forcément officielles ou reconnues, notamment dans des cadres individuels et hors du milieu associatif ou sportif. Et même dans des cadres associatifs il est possible de trouver des approches hors des sentiers battus ou cherchant à allier différentes approches évoquées ci-dessus, notamment du combat « semi-chorégraphié », du pas-d'armes sans protection avec « frappe-confiance » (on arrête le coup juste avant qu'il touche), etc...
Ainsi, il est important, en fonction de vos aspirations de savoir exactement ce qui vous intéresse, et si vous souhaitez rejoindre une association, que la démarche puisse être claire afin de savoir où vous allez, et aussi éviter d'investir parfois dans de l'équipement qui ne sera pas en adéquation avec votre pratique.
